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A la première écoute, la mutation est frappante. Exit les guitares saignantes des Libertines ou des D.P.T, on découvre ici des violons et des cuivres s’entremêlant pour former un concentré de mélancolie et de souvenirs.« Je regrette, je regrette » est ce regard en arrière afin de contempler des années d’amour et de déchire mais aussi une façon de passer définitivement à autre chose, grandir artistiquement. L’album s’ouvre sur un « The Magus » aux effluves de cabaret pour se clôturer sur un sombre et splendide « Ode to a girl », le tout sur un ensemble de mélodies fragiles et enivrantes. Les envolées symphoniques rappellent celles de Danny Elfmanpour Burton dont les chœurs contribuent à la création d’une ambiance inquiétante rappelant les rues sombres de Londres et s’approchant terriblement d’une aristocratie britannique formée par les Davies, Cocker, Morrissey ou le Gray du vieux Wilde.

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Dans un univers entre le Moulin Rouge de Luhrmann et Carnaby Street, Barat nous compte à travers ses chansons des amourettes à la limite du pathétisme, utilisant même cet album comme thérapie à ses maux. Des maux à défaut de mots, des textes peu travaillés se reposant essentiellement sur une cohérence musicale entre rétro et moderne, des morceaux dénués du génie d’autrefois mais terriblement efficaces. Au contraire de Doherty, Barat ne force pas son talent et reste dans un univers délivrant trop peu de surprises reniant le son Libertines le temps d’un errement pop. A défaut de véritablement nous emporter dans un nouvel Albion éphémère, Barat se contente de livrer un ensemble de 10 titres bien rodés, une œuvre mineure dans la carrière d’un artiste si rarement évalué à sa réelle valeur.

Article rédigé par Julien Vélu pour Art Is True