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Porteur d’espoir de toute une génération avec les Libertines, Doherty a sut créer un son nouveau, le rock du 21ème siècle. Les années 2000 débutant pourtant sous l’emprise des Strokes ou des White Stripes, ne tardent pas à succomber sous les riffs électriques des malfrats londoniens. Carl et Pete livrent deux albums chaotiques de par leur enregistrement mais deux perles de référence par leur musique. Un nouveau drapeau est brandit fièrement, un nouveau vaisseau dans lequel s’embarque une vague de groupes passionnés et déchaînés. Du meilleur au plus navrant, tous les groupes branchent leur Marshall en se réclamant des Libertines, de ce rock britannique alliant rage et poésie, déchire et amour. Mais l’amour passionnel mène aux abysses de la jalousie et partageant autrefois la came, le micro ou l’Albion Room, Carl et Pete ne partagent bientôt plus que la une des tabloïds mondiaux avares de scandales. « Le fric, la gloire, l’éternité », c’est l’ étreinte brisée.

Début d’un Je t’aime, moi non plus où par fierté les enfants du désordre, Babyshambles, naissent sur des cendres encore brûlantes. Plus qu’un projet, il s’agit d’une véritable bouée de sauvetage pour survivre aux excès d’un Doherty amoureux, manipulé et détruit. Le voile de l’Albion est hissé dans une mer tumultueuse mais c’est justement dans ces ténèbres que le génie de Doherty fait jaillir quelques clartés. Multipliant les collaborations ( Streets, Wolfman, Client, Coxon ), l’artiste au visage poupin et fragile gagne en maturité musicale et finit par s’assagir pour livrer une œuvre presque solitaire, une perle de poésie « Grace/Wastelands ». Entre jazz et folk, Doherty prend ici un virage acoustique pour livrer une foule de ballades fragiles aux références littéraires. Les prémices de l’Arcadie apparaissent, un bout de bonheur pour un artiste si souvent bafoué et sous-estimé par la presse spécialisée ( ou non ).

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Acoustique ou guitares saignantes, jazz ou rock, Doherty est ce sorcier capable de nous enivrer à chaque éclat de voix. Rares sont ceux à ne jamais l’avoir vu ( multipliant les concerts dans l’hexagone ou errant solitaire dans les rues parisiennes ), chaque personne ayant eu le plaisir de le voir sur scène peut se vanter d’avoir été le spectateur d’un moment unique. Chaque concert est un moment hors du temps, coupé de la réalité, différent du précédent. Titubant avec une cigarette fumante ou une guitare à la main, la magie opère à chaque fois et la récente renaissance des Libertines ne peut être que porteuse d’espoirs. Les londoniens avaient laissés orphelins en 2004 tout un public, les voilà reprenant l’Union Jack pour le porter du haut de leurs amplis grésillantes. Rejoignez le bataillon, chaussez vos boots, les génies reviennent partons au combat.

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Julien Vélu pour Art Is True